jeudi 18 septembre 2008

Pour signer contre Edvige, c'est là!

La fête continue à Joué...


Les policiers devront dédommager leur victime

En 2003, trois fonctionnaires du commissariat de Joué-lès-Tours avaient transformé leur collègue en souffre-douleur. Ils devront lui verser 45.000 euros.


La chambre civile de la cour d'appel d'Orléans vient de confirmer le jugement qui avait condamné trois policiers du commissariat de Joué-lès-Tours à dédommager leur victime. Comme les premiers juges, les magistrats se sont appuyés sur des expertises médicales de la victime mettant en évidence « un état de décompensation sévère de la vie psychique s'exprimant par des phobies, attaques de panique récurrente, répétition de passage à l'acte suicidaire ».


Brimades à répétition

Dans leurs attendus, les magistrats ont noté « que la victime ne souffrait pas des troubles constatés avant la commission des faits ».
Suspendus de leurs fonctions puis révoqués de la police, ces trois anciens fonctionnaires avaient été mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle aggravée.
On reprochait à ces trois policiers des brimades. Les faits s'étaient produits en septembre 2003 où une adjointe de sécurité était devenue le souffre-douleur de deux gardiens de la paix et d'une femme brigadier. C'est le médecin de la police qui avait jugé bon de transmettre un signalement au procureur de la République de Tours.
A l'issue de ces faits, en grande souffrance, l'adjointe de sécurité a dû être très souvent hospitalisée.
Deux des trois fonctionnaires poursuivis avaient déjà été condamnés à deux ans de prison dont six mois fermes. Leur supérieure, une brigadière, avait écopé d'une peine d'une année ferme pour complicité et abus d'autorité.



Nouvelle République, 18 septembre 2008
Renaud Domenici

mardi 16 septembre 2008

C'est la fête à la municipale




Un "petit chef" était accusé d'exhibition et de harcèlement moral sur
deux subordonnés.


"Vous avez donné une image épouvantable de la police municipale et il
serait compréhensible que le public adopte une attitude déplaisante
lorsque vous aurez affaire avec lui."
Hier, devant le tribunal correctionnel de Tours, le procureur,
M.Lorrain, a parfaitement résumé le sentiment de dégoût qui s'est dégagé
des six heures d'audience consacrées à ce dossier.
Un sous-chef d'un poste de la police municipale était prévenu
d'exhibition sexuelle et de harcèlement moral sur deux subordonnés.
Et de part et d'autre de la barre, ce sont des panières de linge très,
très sale que l'on s'est lancées à la figure. Hormis avoir fait subir
les derniers outrages aux ours du jardin botanique, on s'est
mutuellement accusé de toutes les perversions et de tous les manquements
à l'attitude qui sied à la fonction.
On a aussi entendu une malheureuse femme de ménage s'y reprendre à trois
fois, de peur de perdre son travail, pour raconter comment le prévenu
s'était exhibé devant elle, en plein poste de police.
Et un policier a révélé avoir été violé par ce même chef lors d'une
beuverie, alors qu'il vomissait dans les toilettes.
Les deux fonctionnaires qui s'étaient constitués partie civile ont
soutenu avoir été sollicités à plusieurs reprises afin de céder aux
propositions du prévenu.
Ce que ce dernier a réfuté en bloc, renvoyant ses contradicteurs à leurs
faiblesses professionnelles. Il fut question d'une nuit passée à
ramasser des escargots plutôt que de patrouiller, ou à dormir sur une
chaise jusqu'au matin. Pour le prévenu, les plaintes des deux hommes
relevaient du complot afin de faire échouer une procédure d'adoption
entreprise avec son épouse.







UN VOCABULAIRE A LA HAUTEUR DE LEUR RÉPUTATION

L'audience entra alors dans une dimension quasi cosmique avec même
l'évocation d'un ancien élu condamné pour des agissements
particulièrement révoltants.
Et puis, tout le monde pouvait en témoigner, le chef était un homme à
femmes auprès desquelles il n'allait pas par quatre chemins avec un
vocabulaire à la hauteur de sa réputation.
De quoi le blanchir de tout soupçon d'homosexualité. Des débats à ne pas
mettre entre toutes les oreilles, au point que la présidente en perdit
un instant son langage habituellement châtié.
Parce que dans la police municipale, on aime "les plaisanteries lourdes
habituellement en vigueur dans le milieu masculin".
Il est toutefois des "plaisanteries" qu'un quotidien, même inaugurant
une nouvelle formule, ne peut rapporter...
Constatant que les plaignants n'avaient jamais varié dans leur
déposition mais que le prévenu avait entre les mots reconnu les faits
devant sa hiérarchie, le procureur requit 36 mois de prison avec sursis.
Le jugement a été mis en délibéré au 23 octobre.


Nouvelle République, 16 septembre 2008
Michel Embareck